La maison seigneuriale des Ysalguier

La maison des Ysalguier du XIVème siècle, sise place d'Occitanie, dans le quartier Saint-Paul, est surtout connue à Auterive sous le nom de maison Malbosc.

C'était une des nombreuses possessions de la riche famille des Ysalguier. Cette famille a fourni pas moins de 18 capitouls à Toulouse.

La façade à colombage abrite une grande salle à manger, une petite chapelle, la salle du Parlement, la salle des prisonniers, diverses chambres. On peut admirer d'immenses cheminées. Le sous-sol se compose de trois caves voûtées, dont une contient une structure particulière (bassin). On l'a surnommée "cave des bains". La maison se repère de loin, surtout grâce à son pigeonnier qui est un des trois points culminants de Saint-Paul (voir dans les photos de cette partie).

La maison Malbosc
Portail de la maison vu de la place d'Occitanie.

La maison Malbosc
La maison avec son entrée côté rue Saint-Michel.

La maison Malbosc rénovée
L'affreuse balafre a enfin disparu et la façade a retrouvé un air de jeunesse.

Un peu d'histoire

Le blason des Ysalguier
De Gueules, à la touffe d'iris à cinq tiges, fleurie et feuillée d'Or, racinée d'Or.

La ville d'Auterive, détenue par la très ancienne famille des seigneurs de Montaut, fut dévastée à maintes reprises (croisade, épidémies, brigandage).

A la fin du 14e siècle, les Montaut durent vendre une grande part de leurs biens aux Isalguier.

Annoblie en 1328, cette famille toulousaine connaît au 14e siècle une ascension liée à l'exploitation de se domaines fonciers.

En 1361, Bernard-Raimond Isalguier acquiert, au couvent des Frères prêcheurs, la baronnie d'Auterive contre 2000 florins, donnant naissance à la lignée des Isalguier de Fourquevaux-Auterive.

De 1374 à 1405, les Isalguier sont en procès avec les Frères Prêcheurs de Toulouse, lesquels contestent cet achat. Ils recevront des compensations en froment d'Auterive. De tous les fiefs de Jacques Isalguier, Auterive est le plus élevé en dignité. Il y possédait un four commun, des moulins, leud et péage. L'immeuble de la rue Saint-Michel est attesté dans un dénombrement présenté par Jacques Isalguier devant le Sénéchal de Toulouse le 19 janvier 1457 : "item l'ostel principal que ledit Izalguier a dedans la dite ville". Il fut construit dans l'ilôt bâti situé entre la rue de la Lèze, la rue du Four, la rue Saint-Michel et une petite rue détruite par l'aménagement de l'actuelle place Occitania.

Dès 1460 cependant, la fortune des Isalguier est en déclin.

En 1532, la maison fait partie des biens d'Auterive que Jean et Guy Isalguier vendent au roi de Navarre. Elle changea dès lors plusieurs fois de mains : le roi de Navarre ayant inféodé la maison au bourgeois Simon de Portes, celui-ci la vend en 1542 à noble Jean de Saint-Etienne, seigneur de Camparnaud, époux de Béatrice de Tournemire, dame du Secourrieu. Les descendants de cette dernière furent par la suite contraints de la vendre au Cardinal de Joyeuse qui la céda en 1606 à Jean-Georges de Caulet, conseiller au Parlement de Toulouse. Sa descendante, Marie de Caulet, par son mariage avec Jean de Rességuier, président au Parlement, transmet la maison à la famille de Rességuier qui la conserve jusqu'à la Révolution.

Le caractère massif et apparemment homogène de la construction grâce à l'usage exclusif de la brique tendent à masquer son évolution chronologique : il s'agit en effet, d'une bâtisse construite en plusieurs étapes. Le bâtiment sur rue en particulier a été construit en deux étapes, la première autour de 1540 (partie de droite), la deuxième (partie de gauche) peu après probablement (16e siècle). Cette deuxième étape a pu concerner l'aménagement d'un local commercial en rez-de-chaussée (ouverture cintrée en brique) en relation avec un dispositif spécifique découvert dans le sol de la cave correspondante (support de moulin à huile ou à pastel ?). Le bâtiment sur rue a reçu plusieurs modifications (réfection de baies au 18e siècle, cloisonnements au 19e siècle...).

Source : patrimoine.midipyrenees

La maison en photos

"Grâce au soutien de la mission Bern, de la Fondation du Patrimoine et du conseil départemental de la Haute-Garonne, les façades de la maison Ysalguier, au cœur du quartier historique d’Auterive ont retrouvé leur lustre d’antan. La charpente et la toiture ont été entièrement refaites tandis que les deux façades extérieures et la façade en colombages sur la cour intérieure ont été rénovées..." La Dépêche du Midi du 16/09/2021.

Malbosc en travaux.JPG

Les travaux ont commencé sur la maison des Ysalguier.

la tour-pigeonnier   la tour-pigeonnier rénovée
Une partie de la façade avec sa tour-pigeonnier (avant et après rénovation).
On peut voir, côte à côte, l'entrée du couloir et la descente vers les caves. Au-dessus, le début de la galerie.

Salle d'accueil
La salle d'accueil qui donne sur la cour.

Salle du parlement
La salle du parlement, anciennement deux pièces (ont voit les deux cheminées).

La chapelle La croisée d'ogives
La chapelle et sa croisée d'ogives.

Culot 1 Culot 2 Culot 3 Culot 4
Les culots des retombées d'ogives.

La cour et son puit
La cour avec son puit carré.

Façade à colombage signature
La façade à colombages sur laquelle figure une feuille d'acacia stylisée (probablement la signature du compagnon).

façade rénovéesignature rénovée
Le nouvel aspect est superbe.

La galerie
Vue sur une partie de la galerie

La grande cave La cave des bains
La grande cave et la "cave des bains".

Suite des travaux

Les travaux ont continués par l'aménagement de la cour. La "calade" (cour empierrée) a été entièrement nettoyée et consolidée, le puit mis à ciel ouvert et rénové.
Quant au mur en face de la maison, il a été restauré après avoir enlevé le grand kiwi qui le cachait en partie.

La cour avant
La cour avant travaux.

La cour après
Après travaux, c'est un autre cachet.

De nos jours

Actuellement, la maison abrite un salon de thé-restauration. Voir :Chez Craquotte

Craquotte


La "Fondation Pous" (qui va devenir "Musée Roux") doit s'installer très prochainement dans la maison Ysalguier. Il faut d'abord finir d'aménager et de mettre les locaux aux normes avant de pouvoir exposer les différentes oeuvres d'art.

Un aperçu (Photos B. Couret) de quelques oeuvres lors de l'inauguration.

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